Cercle Condorcet de la Savoie
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Libres d’obéir Le management du nazisme à aujourd'hui

  • Le 10/02/2024
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FICHE DE LECTURE (proposée par P. Nicollin)

Johann CHAPOUTOT ed° nrf essais Gallimard 2020 163pp

On ne présente plus Johann Chapoutot spécialiste d'histoire contemporaine du nazisme et de l'Allemagne. Normalien. Docteur en Histoire.Prof à la Sorbonne Paris 1 .

A travers la trajectoire de Reinhard Höhn (1904-2000), Johann Chapoutot montre comment l'homme, général SS au sommet de sa première carrière,théorise et organise les institutions militaires et civiles autour du concept de communautés dans lesquelles chaque groupe et finalement chaque individu est mu par des objectifs qui sont ceux de la communauté et ou la liberté de l'individu ne réside que dans le choix des moyens pour parvenir au plus vite et à moindre frais à le réalisation de ces objectifs. On a vu se répandre ces pratiques dans l'armée et la SS, mais aussi très vite dans les entreprises et les associations avec la modification des critères de subordination.

 

Échappé à la « dénazification », il continue dans le service aux entreprises et forme pendant plusieurs décennies l'élite des cadres des grandes entreprises allemandes.

On voit ainsi que le nazisme est aussi une doctrine économique ,devenue assez banale aujourd'hui, du capitalisme. Bien sur le nazisme n'est pas qu'économiquepas plus que le capitalisme n'est nazi, mais on peut comprendre l'un comme un moment particulier de l'autre , et peut être éclairer le présent.

Note 1, Le dépérissement de l'état souhaité par Höhnn n'est qu'apparent , c'est la disparition de l'état démocratique qui est projetée.La communauté en fait rempli le rôle de l'état car sa cohésion est assurée par un « guide » assisté des atouts régaliens de l'état, police armée justice monnaie à l'exclusion de tout autre, santé ,éducation, culture, etc.

On rejoint ici le projet du libéralisme autoritaire (y en a-t-il un autre) « de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre » antienne récente et soutient de plus en plus affiché à l'école privée, à l'hopital privé,etc. Chacun dont les association doit se centrer sur son projet (« c'est notre projet » dans la cour du Louvre en 2017, ne vocirait il pas?)

Note 2, Dans le libéralisme autoritaire, l'état perdure évidemment, comme sous le nazisme, c'est la démocrarie qui est encadrée, réduite à son image spectaculaire électorale (tous les cinq ans, les autres élections ne sont que des répétitions ) .

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