Cercle Condorcet de la Savoie
Cercle Condorcet de la Savoie

Une sélection d'articles et des documents de nos conférences

 Dans cette rubrique vous retrouverez les documents  que nos conférnciers successils nous ont confiés pour accompagner leurs  discours.

Vous y trouverez également une sélection d'articles proposés par des adhérents, au fil de l'actualité, depuis la créationde notre cercle.

Si vous souhaitez apporté votre contribution, il suffit de nous adresser un fichier, sous format PDF, à l'adresse électronique condorcetsavoie@gmail.com

Nous l'ajouterons en prenant la précaution de vérifier sa conformité avec la loi.

  • « ChatGPT m’a dit que… » 

    Le point fort de ChatGPT, c’est de nous donner l’impression de discuter avec un autre être, qui penserait de la même manière que nous. Mais ces apparences nous induisent en erreur, car la conception de l’IA induit un comportement très différent du nôtre. Là où nous croyons lire un discours raisonné, il ne s’agit que d’une production très intuitive.

    Certains risques liés à l’usage de l’IA générative, et en particulier d’agents conversationnels comme ChatGPT, commencent à être bien décrits et assimilés par les utilisateurs. C’est le cas pour ce qui concerne leurs coûts financier et environnemental déraisonnables, le besoin de protection des données (comme évoqué dans cette publication de la CNIL) ou le rôle croissant de ces outils comme porte d’entrée sur Internet.

    Cependant, un autre phénomène, probablement plus diffus et plus insidieux, est encore mal décrit et pris en compte. De par sa fonction d’agent conversationnel, nous projetons de facto sur ChatGPT des fonctions cognitives similaires à celles qu’un interlocuteur humain pourrait développer. Se tourner vers les sciences cognitives va permettre de mieux comprendre leur nature, les interactions qui vont en résulter et les risques associés. Cette caractéristique primordiale des chatbots provoque en effet une mécompréhension de leur fonctionnement par l’utilisateur et donc un excès de confiance dans leurs résultats.

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  • Faut-il supprimer l’Aide médicale d’État ?

    Faut-il supprimer l’Aide médicale d’État ?

    Ce que nous dit la recherche scientifique

    Le projet de recherche Makasi, mené en collaboration avec des associations, a permis d'améliorer la couverture santé de personnes immigrées originaires d'Afrique subsaharienne vivant en situation de précarité en Île-de-France.(The Conversation - 6 septembre 2024)

     

    La suppression de l’Aide médicale d’État pour les « sans-papiers » est de nouveau à l’agenda du gouvernement. Le débat politique fait rage sans prendre en compte l’expertise des spécialistes et les travaux de recherche. Les données montrent, notamment, que la moitié des personnes éligibles ne bénéficie pas de l’AME.

     

    Depuis la nomination du gouvernement de Michel Barnier, l’Aide médicale d’État (AME), cette couverture maladie dont peuvent bénéficier les étrangers en situation irrégulière, se retrouve de nouveau au cœur de l’actualité. Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l’intérieur, a en effet annoncé sa volonté de réformer ce dispositif.

    Ce droit à l’accès aux soins et à la protection de la santé des personnes résidant sur le territoire français sans titre de séjour est fortement menacé depuis les discussions autour de la loi « immigration ».

    À l’époque, le gouvernement d’Élisabeth Borne avait d’abord envisagé la suppression de l’AME, dans le cadre de cette loi, sur la base notamment du rapport établi par Claude Évin et Patrick Stefanini… avant de reculer. À noter que les conditions d’accès à l’AME avaient déjà été durcies en 2019

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  • Peut-on faire l’économie d’un ralentissement des mobilités ?

    Peut on faire l e conomie d un ralentissement des mobilite s

    Conférence d'Aurélien Bigo du 12septembre 2024

    En 2017, la France décidait de viser la neutralité carbone en 2050 afin de s’aligner avec un scénario permettant de contenir le réchauffement climatique sous la barre des +2°C. Cette neutralité, plus ambitieuse que l’objectif précédent, doit être atteinte avec la réalisation de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), qui prévoit de diviser par 5,7 les émissions de CO2 entre 2015 et 2050 – soit un passage de 458 à 80 millions de tonnes par an 1. Dans ce contexte, le secteur des transports doit viser la décarbonation quasi complète, et notamment pour les transports terrestres qui doivent sortir totalement du pétrole, alors que ce dernier représente plus de 90 % des consommations du secteur actuellement. Une telle transformation en 30 ans est un défi énorme.

    Pour parvenir à cet objectif, la SNBC a envisagé cinq leviers 2 :

    La modération de la demande de transport , qui correspond...

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  • Le lobby agroalimentaire breton, une machine puissante et bien huilée

    Le lobby agroalimentaire breton une machine puissante et bien huile e

    Conférence de Nicolas Legendre du 7 mars 2024

    Enquête« En Bretagne, main basse sur la terre » (4/5). Depuis la révolte des agriculteurs de Morlaix, en 1961, le complexe agro-industriel est devenu indissociable de la réalité économique, politique, sociale et environnementale de la région. Il n’a jamais cessé, non plus, de bénéficier d’un accès privilégié au cœur de l’Etat.

    Morlaix, le 8 juin 1961. Réveillé à l’aube par un tintamarre de tous les diables, le sous-préfet du Finistère doit fuir « sa » sous-préfecture, envahie par plusieurs centaines d’agriculteurs, et se réfugier au commissariat. Voilà des semaines que la colère gronde. La modernisation des exploitations maraîchères a entraîné une hausse de la production, ainsi qu’un endettement massif de certains paysans, contraints de brader leurs légumes à des négociants tout-puissants. Les invendus pourrissent, le gouvernement rechigne à agir. Vu de Paris, cette fronde inquiète, car son écho résonne fort en Vendée, dans la Creuse, dans le Puy-de-Dôme…

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  • Les paysans bretons dans la spirale du productivisme

    Les paysans bretons dans la spirale du productivisme

    Conférence de Nicolas Legendre du 7 mars 2024

    Enquête« En Bretagne, la face cachée de l’agrobusiness » (3/5). Sur le premier territoire agricole de France, les paysans ont été contraints ces dernières décennies d’investir, et donc de s’endetter, pour se moderniser et survivre au modèle dominant : le productivisme. Une fuite en avant qui a provoqué une profonde crise morale et nombre de faillites.
    « Ça fait quoi d’aller au boulot le matin en sachant qu’on a 4 millions d’euros de prêts sur le dos ? » En guise de réponse, Yannick, éleveur de porcs dans les Côtes-d’Armor,...

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  • « Atlas historique de la Terre »

    « Atlas historique de la Terre »,

    de Christian Grataloup :

    regarder se faire et se défaire les formes du monde

    Image plankInstantané du rayonnement fossile (Cosmic microwave background) capté par le satellite Planck : la plus ancienne lumière de l’univers. Avec superposition du satellite. © ESA

    « Atlas historique de la Terre », de Christian Grataloup, avec Charlotte Becquart-Rousset, Léna Hespel, Héloïse Kolebka et Légendes Cartographie, Les Arènes/L’Histoire/Sciences et avenir, 342 p., 29,90 € (en librairie le 6 octobre).

     

    Il faut lire ce livre à toute vitesse

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  • La transition autocratique en Russie

    Toute transition est-elle démocratique? Selon Pierre Hassner, la transition que connaît actuellement la Russie sous le règne de Poutine s’oriente bien plutôt vers l’autoritarisme à l’intérieur, et la production de troubles dans les anciens pays satellites.

    Cette conférence a été prononcée en novembre 2007 en hommage à Seymour Martin Lipset et a été publiée en anglais dans le Journal of Democracy, avril 2008. http://www.journalofdemocracy.org/articles/gratis/Hassner-19-2.pdf

    Trois tentations menacent aujourd’hui les spécialistes de la Russie: le déterminisme économique, le déterminisme culturel et le déterminisme politique. Par exemple, l’excellent auteur russe Dimitri Trenin est optimiste pour l’avenir de la Russie parce que, bien que celle-ci ne soit pas démocratique, elle est capitaliste ; par suite, il avance que cela donnera naissance à une classe moyenne qui aspirera au règne de la loi . D’autres auteurs croient que la Russie ne deviendra jamais démocratique, parce que sa culture est fondamentalement autoritaire. Un troisième groupe, composé largement d’Américains, croit en la politique comme en un deus ex machina : comme tout le monde veut la démocratie et le marché, quels que soient leur culture ou leur état de développement économique, on peut établir la démocratie et le marché presque du jour au lendemain. Pour éviter ces simplifications et pour saisir les relations mutuelles compliquées entre la politique, l’économie et la culture, je pense qu’il n’y a pas de meilleur guide que l’œuvre de Seymour Martin Lipset.

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  • L'églantine et le muguet

    L'églantine et le muguet

    "Tout le monde aujourd'hui se dit républicain. Mais de quelle république s'agit-il ? Pour saisir l'"idéal républicain" dans sa grandeur, mais aussi dans ses contradictions et ses aveuglements, je suis allée l'interroger sur les lieux mêmes où il m'avait été transmis par des parents instituteurs. L'ouest conservateur et clérical de l'Anjou, encore marqué par la guerre de Vendée.Comment construire aujourd'hui une république juste, sociale, post-coloniale ? Je la vois placée sous le signe de l'églantine rouge, autrefois fleur du 1er mai ; Mai ouvrier, chassée par le muguet sous Vichy."

    Danièle Sallenave.

  • De la mauvaise foi de l’enseignement privé catholique

    Par le collectif Langevin Wallon

    Représentant autoproclamé sans autre légitimité que celle octroyée par la conférence des évêques de France, le secrétariat général de l’enseignement catholique ne cesse ne multiplier les affirmations mensongères pour tenter de masquer la ségrégation sociale que produit l’école privée.

    « Mais je vous le dis, il n’est pas concevable, pour l’avenir de la nation, qu’à côté de l’édifice public de l’éducation nationale, l’État participe à l’élaboration d’un autre édifice qui lui serait en quelque sorte concurrent et qui marquerait, pour faire face à une responsabilité fondamentale, la division absolue de l’enseignement en France ».

    Michel Debré, Assemblée nationale, 23 décembre 1959.

    L’histoire nous enseigne que lorsque le pouvoir temporel est faible, le pouvoir spirituel prend le dessus. Nous le constatons aujourd’hui encore, dans le domaine de l’éducation, où l’enseignement privé catholique, par la voix de son secrétaire général, sans aucune légitimité sauf celle octroyée par la conférence des évêques de France, se permet de remettre en cause les orientations nationales sur la mise en œuvre des groupes de niveaux[1], sous prétexte qu’il ne dispose pas des moyens (publics) nécessaires.

    La suite : environ 10mn de lecture

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  • Laïcité éclairée et laïcité aveugle...

    LA TOLÉRANCE, ENTRE FRATERNITÉ ET INDIFFÉRENCE

    Philippe LARRALDE

    Université de Reims

    https://www.cairn.info/revue-l-enseignement-philosophique-2017-4-page-9.htm

    I. LA LAÏCITÉ « OUVERTE » COMME LAÏCITÉ AVEUGLE

    D’une manière générale l’enjeu de la laïcité est l’émancipation du politique et son autonomie par rapport à la tutelle du religieux (le dépassement du « théologico-politique ») : ce qui légitime la loi ne peut plus être une instance extérieure (et supérieure) à l’homme (Dieu ou la nature) mais seulement le débat démocratique permettant de déterminer la volonté générale : il ne saurait être question de se soumettre à autre chose qu’à la raison (passage historique de l’hétéronomie à l’autonomie). Comme le note si profondément Kant (Qu’est-ce que les Lumières?), il s’agit là de la sortie de l’humanité de son état de minorité dont elle est elle-même responsable. Plus concrètement, cela implique le principe de séparation des Églises et de l’État. On le sait, une telle séparation est définie en France par la loi de 1905.

    La suite : environ 30mn de lecture

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  • Libres d’obéir Le management du nazisme à aujourd'hui

    FICHE DE LECTURE (proposée par P. Nicollin)

    Johann CHAPOUTOT ed° nrf essais Gallimard 2020 163pp

    On ne présente plus Johann Chapoutot spécialiste d'histoire contemporaine du nazisme et de l'Allemagne. Normalien. Docteur en Histoire.Prof à la Sorbonne Paris 1 .

    A travers la trajectoire de Reinhard Höhn (1904-2000), Johann Chapoutot montre comment l'homme, général SS au sommet de sa première carrière,théorise et organise les institutions militaires et civiles autour du concept de communautés dans lesquelles chaque groupe et finalement chaque individu est mu par des objectifs qui sont ceux de la communauté et ou la liberté de l'individu ne réside que dans le choix des moyens pour parvenir au plus vite et à moindre frais à le réalisation de ces objectifs. On a vu se répandre ces pratiques dans l'armée et la SS, mais aussi très vite dans les entreprises et les associations avec la modification des critères de subordination.

     

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  • École publique École privée : La lutte des classes

    CAROLINE FOUREST (Revue Franc Tireur)

    CLIQUER DEUX FOIS POUR LIRE

    La lutte des classes

  • LETTRE OUVERTE A HAÏM KORSIA, Grand Rabbin de France

    Auteur : Jean Glavany (lettre transmise par Michel Peisey)

    Mon cher Haïm

    Il y a bien longtemps, tu n’étais pas encore grand Rabbin de France mais Rabbin de l’Armée de l’Air - c’est comme cela que nous sommes connus grâce à mon père héros de la guerre contre le nazisme- tu as servi de guide à un groupe autour de plusieurs parlementaires, pour visiter le camp d’Auschwitz. A la fin de la visite, dans la nuit noire et un froid glacial accentué par le vent qui balayait la plaine polonaise, au fond du camp, tu nous a invité à une cérémonie de recueillement lors de laquelle nous avons déposé des bougies du souvenir à même le sol. A un moment, tu as dit « je voudrais demander à Jean de déposer une bougie à la Laïcité » et je me suis exécuté, ému, bouleversé même. Et c’est en pensant à ce moment qui a marqué ma vie que je veux m’adresser à toi pour répondre à ton interview paru dans Libération samedi au sujet de l’invraisemblable cérémonie qui a eu lieu à l’Elysée vendredi dernier. Je le fais au nom de notre amitié qui impose qu’on se parle franchement et au titre d’une certaine conception du dialogue républicain qui impose respect et mesure, courage de la nuance, refus de la polémique.

     

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  • La société ingouvernable Une généalogie du libéralisme autoritaire

    FICHE DE LECTURE (proposée par P. Nicollin)

    Grégoire CHAMAYOU ed°La Fabrique 2018 326pp

    Grégoire Chamayou, normalien, philosophe est actuellement chargé de recherches a u CNRS il est rattaché à l'IHRIM, Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (UMR 5317), de l'ENS LYON

    https://www.youtube.com/watch?v=3rvDvlJF6AM

    https://journals.openedition.org/teth/2406

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  • La société idéale de demain aux yeux des Français

    Une enquête IPSOS à l'initiative de la Fondation Jean Jaurès et de la CFDT

    Marylise Léon, Mathieu Gallard

    À quoi ressemble la société que les Français et Françaises appellent de leurs vœux ? Une vaste enquête de la CFDT et de la Fondation Jean-Jaurès, menée par Ipsos auprès de plus de 8 000 personnes, esquisse cet horizon désirable, sur de nombreux sujets. Après le regard de Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Mathieu Gallard, directeur d’études au sein du département opinion d’Ipsos, livre la synthèse des résultats.

    Avant-propos, par Marylise Léon

    À quelle société les Français et les Françaises aspirent-ils ? Quel monde veulent-ils construire ? Pour quel projet de société souhaitent-ils se mobiliser ? Ce sont des questions que les adhérentes et adhérents de la CFDT se posent régulièrement, quand ils échangent sur leur travail et au-delà. Ce sont des questions que nous avons, avec la Fondation Jean-Jaurès, élargies aux citoyens par le biais de cette vaste enquête.

    Et toutes ces réponses esquissent, point par point, un horizon désirable. Souvent l’actualité effraie (guerres, réchauffement climatique…), souvent le quotidien pèse voire assomme (hausse des prix, discriminations, inégalités, canicule…). Alors dans ce contexte, comment ne pas céder au fatalisme ou au repli sur soi ? L’une des solutions, c’est justement de se fixer un point d’horizon pour pouvoir tracer un cap à suivre. Ce point d’horizon, c’est ce que nous propose cette enquête en repartant des attentes très concrètes des travailleurs et des citoyens de tous âges.

    Certaines de ces attentes confortent les constats posés par la CFDT. Le travail continue par exemple de représenter un élément important de la vie des citoyens et des citoyennes. Ils et elles souhaitent pouvoir donner leur avis sur son organisation, notamment pour pouvoir le concilier plus facilement avec les autres facettes de la vie.

    D’autres attentes vont à l’encontre des idées reçues. Dans la société idéale, l’information passe par les journaux ou la radio et non par les réseaux sociaux sur lesquels l’invective est facile et l’information pas toujours fiable. Autre élément rassurant, la démocratie reste le modèle privilégié même si ses modalités posent débat.

    Enfin, des attentes nous mettent au défi : dans la société idéale, la vie est plus calme, plus apaisée, moins rythmée par l’évolution des nouvelles technologies. Dans la société idéale, nous vivons plus proches des services publics mais aussi de la nature.

    Ce sont des aspirations qu’il faut entendre, comprendre et qui doivent guider nos actions. Cette enquête nous donne matière à réflexion. Le syndicalisme, c’est contester quand il le faut ; mais le syndicalisme CFDT, c’est d’abord proposer un projet de société qui réponde aux attentes réelles des travailleurs. La CFDT s’engage à le penser et à le construire, brique après brique, avec les travailleurs et les travailleuses.

    Synthèse des résultats, par Mathieu Gallard

    Ce qui rassemble les Français

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  • Israël-Palestine. Qui veut encore écouter l’autre ?

    Israël-Palestine.

    Qui veut encore écouter l’autre ?

    par

    Rachid Benzine

    Anne-Lorraine Bujon

    Martine Cohen

    novembre 2023

    Article proposé par Michel Peisey

    Au delà de l'émotion causée par les attaques terroristes du 7 octobre en Israël et la guerre qui ravage aujourd'hui Gaza, il nous faut retrouver les voies de l'action politique. Or celle-ci passe par la reconnaissance d'interlocuteurs prêts à entrer en dialogue. Nous appelons, aujourd'hui en France, à cette reconnaissance mutuelle, et à l'imagination critique de tous ceux qui voudraient participer ainsi à la construction de la paix.

    Les récits des horreurs et des souffrances vécues de part et d’autre, en Israël et en Palestine, bouleversent tous ceux qui, en France, tentent de réfléchir au « problème israélo-palestinien » et à sa solution. Pourtant chacun reste attaché émotionnellement aux souffrances de ses plus proches, ou de ceux dont il a épousé « la cause ». S’il peut comprendre intellectuellement la cause de l’autre, il reste comme empêché de lui prêter la même valeur.  Qui est prêt aujourd’hui à écouter les souffrances de l’autre ? Qui est prêt à le reconnaitre, dans son expérience comme dans ses droits ? Même ceux qui partagent a priori l’idée que la solution doit être politique plutôt que guerrière, et qu’elle doit impliquer la création d’un État pour les Palestiniens sans dénier le droit d’Israël à exister, même ceux qui partagent a priori cette visée commune… apportent le plus souvent des arguments en faveur d’un camp contre l’autre. Qui a le plus raison, qui a le plus tort : telle semble être leur ligne de défense – ou d’attaque. Quand ce n’est pas la dénonciation d’un « deux poids, deux mesures » !

    Jusqu’à quand chacun restera-t-il enfermé dans son propre récit ?

    Si l’écoute sélective est compréhensible, elle ne mène à aucune rencontre, à aucune tentative de trouver le chemin d’une entente. Ne serait-ce pas pourtant un début, si on veut sortir par le haut d’une guerre qui fait tant de victimes, civiles et militaires ? ...........

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  • LA NOMINATION, L’ACTION POLITIQUE et le DEPART de Pap NDIAYE

    LA NOMINATION, L’ACTION POLITIQUE et le DEPART de Pap NDIAYE

    …. Qu’en penser ?*

    *Avec l'aimable autorisation de nos amis du cercle Condorcet stéphanois

    Au moment où la rentrée scolaire 2023 s’approche, avec un nouveau ministre - un de plus - il n’est peut-être pas inutile de revenir sur l’expérience de son prédécesseur avec la spécificité qui fut la sienne.

    Sa personnalité, sa nomination, son action, sa « démission » méritent à coup sûr d’être analysées afin d’en tirer les enseignements utiles et peut être nécessaires.

    C’est ce travail que nous vous proposons.

    Farida GARARA et Marc MONDON

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    La nomination le 20 Mai 2022 de Pap NDIAYE, qui a en son temps beaucoup fait parler et y compris dans nos rangs, avait ses partisans qui voyaient dans sa nomination une rupture fondamentale et indispensable avec son prédécesseur, Jean Michel BLANQUER.

    Plutôt que du « En même temps » il s’agissait du « L’un après l’autre » !

    Et d’autres (nous en étions) étaient plus circonspects car cela apparaissait surtout comme une opération de basse tactique politicienne.

    Enfin on allait voir comment ce brillant intellectuel classé à Gauche allait s’en sortir.

    Son arrivée rue de Grenelle fut immédiatement saluée par de violentes attaques de la Droite plus ou moins extrême et plutôt favorablement par la Gauche à l’exception notable de Jean Pierre CHEVENEMENT.

    La Droite et l’extrême droite ne furent pas en reste : dès sa nomination, il dut porter plainte contre un « site nazi » au contenu glaçant « vociférant contre le cannibale NDIAYE destiné à promouvoir le génocide des blancs grâce à sa femme juive ».

    Maintenant qu’il a quitté sa fonction, (pour être rapidement recasé comme ambassadeur) on peut tenter, de préciser et d’analyser, d’une part la personnalité du personnage, et d’autre part son action gouvernementale.

    LA PERSONNALITE de Pap NDIAYE ...

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  • Les intellectuels face au terrorisme...

    Les intellectuels face au terrorisme : expliquer est-ce excuser ?

    Un texte d’Annie Barthélémy - Maître de conférence honoraire en Sciences de l’Education Université de Savoie Mont Blanc

    Expliquer est-ce excuser ? Cette question a fait l’actualité en février-mars 2016, suite au propos de Manuel Valls lors de la cérémonie du souvenir de l’attaque de l’Hyper-cacher du 9 janvier 2015 : « « Il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser ». L’indignation et la compassion poussent-elles à renoncer à expliquer ? En prenant appui sur le plaidoyer de Bernard Lahire : Pour la sociologie et les débats qu’il a suscités, nous nous proposons d’énoncer les raisons pour lesquelles cette science humaine est mise en accusation, de préciser les caractéristiques des explications sociologiques et de montrer le rôle qu’elles peuvent jouer dans le traitement politique de la violence.

     

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  • Économie solidaire : la source d'une nouvelle théorie économique

    Économie solidaire : la source d'une nouvelle théorie économique 

    Comment sortir de la crise économique ? De nombreux chercheurs s'interrogent et explorent de nouvelles pistes de recherche. C’est le cas de nos travaux synthétisés dans le livre « Principes d’économie solidaire » (2011). Ce livre concluait à la nécessité de changer radicalement notre façon de concevoir l'économie pour sortir de l'impasse actuelle. A l'encontre du libéralisme, cette nouvelle vision de l'économie (que nous nommons le délibéralisme) repose sur une idée simple : en démocratie, la meilleure façon d'allouer des ressources n'est pas la main invisible du marché, mais la délibération des différentes parties en présence. Le délibéralisme se fonde sur l'étude des expériences innovantes de l'économie solidaire : ressourceries, Réseaux d’échanges réciproques de savoirs, etc… 
     
    La chute du mur ne marque pas la fin de l'histoire, mais souligne les faiblesses de notre système économique 
    La chute du mur de Berlin semblait affirmer le triomphe du marché autorégulateur. Mais la crise est passée par là. Elle rappelle non seulement les insuffisances du marché, mais réaffirme aussi le caractère profondément politique de l’économie. Le marché généralisé ne saurait être la « fin de l’histoire » ; plus que jamais, le système économique de demain est à inventer. Quel sera-t-il ? Personne ne le sait, mais beaucoup le souhaitent plus juste, plus démocratique, plus responsable. Dans cette perspective, l’économie solidaire offre de très sérieuses pistes de réflexion. Elle recouvre quatre spécificités : 
    - Un militantisme politique qui combat la globalisation économique en œuvrant pour une mondialisation de la solidarité. 
    - Un ensemble de pratiques économiques qui dynamisent un territoire tout en s’affranchissant des mécanismes de l’offre et de la demande ou de la spéculation monétaire. 
    - Un projet global de société, une utopie qui redonne l’espoir d’une société plus juste en proposant d’élargir (à la sphère économique) et d’approfondir (plus de participation) la démocratie. 
    - Un nouveau modèle théorique qui repose sur l’idée que, dans la société de connaissances qui émerge, le meilleur facteur d’allocation des ressources n’est pas le marché, mais la délibération. 

    L’intérêt d’une étude approfondie de l’économie solidaire est donc de nous pousser à renouveler notre approche de l’économie 
    Tout comme A. Smith, à son époque, découvrant les lois de marché à partir d’initiatives économiques innovantes (manufacture des épingles), il nous semble possible de s’appuyer sur les initiatives solidaires les plus novatrices pour faire émerger le principe qui les caractérise : la délibération (Habermas, 1997). Ce terme est un concept clef de la démocratie. Cette dernière ne se réduit pas à une procédure : le vote des dirigeants. La démocratie se caractérise par l’existence d’un espace public où est débattu l’intérêt général. Or, la question de la production et de la répartition des richesses est, inévitablement, prise dans ce débat. Cependant, dire que l’ordre économique est un constituant essentiel de la société démocratique ne signifie pas que démocratie et capitalisme ne font qu’un. Fernand Braudel (1980) définit la société comme étant « l’ensemble des ensembles », un jeu d’alliances et d’oppositions entre des systèmes ayant leur logique propre : l’économique, le politique, le symbolique. Intégrer, dans l’analyse économique la dimension politique et symbolique, ce n’est pas simplement revenir à une économie politique chère aux classiques. C’est surtout se donner les moyens de saisir la complexité du contexte (la société démocratique) dans lequel s’insère l’économie de nos sociétés. Il ne s'agit donc pas de nier les particularités de l’économie, mais d'en proposer une nouvelle vision, une économie non plus séparée de la réalité démocratique, mais régie par le même mode de régulation : la délibération. Effectivement, la délibération, entendue comme construction de normes communes à travers la confrontation de points de vue différents portés par des acteurs égaux en droit, est déjà une réalité économique. On la retrouve, par exemple, dans la gestion des biens communs décrite par le prix Nobel E. Ostrom (2010), dans l’émergence de la société de la connaissance (Wikipédia, par exemple) et, bien sûr, dans la plupart des initiatives de l'économie solidaire. Ce qui justifie le terme de délibéralisme que nous utilisons pour caractériser le modèle économique alternatif que porte en elle l'économie solidaire. 


     

    Le « délibéralisme » : une nouvelle théorie qui débouche sur une approche évaluative de l’ordre économique 
    Partant d’un désir de participer au renouveau de la conceptualisation de l’économie, nos travaux s’inscrivent dans ce que nous nous proposons d’appeler le « délibéralisme ». Il s’agit d’un jeu de mot qui souligne que la liberté n’est pas l’apanage du libéralisme, qui marque la possibilité de construire un modèle théorique opposé au modèle libéral et qui inscrit notre démarche dans un cadre théorique interdisciplinaire où la délibération est comprise comme principe régulateur de l’économie des sociétés démocratiques. En effet, comme le montrent très bien les recherches de J.L. Laville (2010), les initiatives solidaires, par la mise en œuvre « d’espaces publics de proximité », prouvent que la délibération collective constitue, au même titre que les arbitrages de marché ou la régulation étatique, un principe économique. Les initiatives solidaires démontrent la possibilité concrète de produire, distribuer et dépenser « autrement », en demandant leurs avis aux différents acteurs, c’est-à-dire en assujettissant les variables économiques aux décisions émanant de la délibération collective. Autrement dit, les normes économiques peuvent provenir d'un débat contradictoire entre acteurs. C’est ce que nous appelons l’approche évaluative de l’économie. Le terme « évaluatif » doit être entendu dans ses deux sens. D’une part, l’économie est la mise en valeur monétaire des ressources qui permet leur évaluation. D’autre part, la taille de l’économie et son importance dans la société dépendent de l’évaluation des acteurs (du choix d’étendre ou de restreindre la monétisation aux différentes activités). Ainsi, notre approche ne postule pas la rareté (certains biens peuvent l'être, d'autres non), mais définit l’ordre économique comme étant celui de la valorisation des ressources. Or, selon le Trésor de la langue française, une ressource est « un moyen permettant de se tirer d’embarras » . Ainsi, dire que l’ordre économique est celui de la valorisation des ressources signifie qu’il est celui de l’utilisation de moyens naturels, humains et artificiels au service de l’amélioration du bien-être. Cet ordre économique englobe des activités non monétaires, l’autoproduction par exemple, et des activités monétaires ce que nous nommons l’économie. En effet, en partant de la distinction de C. Lefort (1986) entre le politique (l’élaboration de la norme) et la politique (la lutte pour le pouvoir), nous distinguons le symbolique (la circulation du croire) de la symbolique (l’utilisation des symboles) et donc l’économique (la valorisation des ressources) de l’économie (la valorisation monétaire des ressources). Apportons deux précisions : 
    - L'économie est donc définie, dans cette construction théorique, comme étant la sphère de la valorisation monétaire. Cette définition de l’économie (les échanges monétaires) est minoritaire, mais pas isolée. Par exemple, B. Schmitt (1984) ou des membres de l’école de la régulation comme F. Lordon et A. Orlean (2006) font, également, de la monnaie, le critère d’existence de l’économie. 
    - Cette valorisation monétaire ne passe pas forcément par l’utilisation de la monnaie officielle. Un SEL (Système d’Echange Local) ou une monnaie sociale font, pour nous, pleinement partie de ce que nous appelons l’économie. 

    Tableau N°1 : Délibéralisme et néoclassique : deux visions opposées de l'économie

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    En s’appuyant sur ses pratiques innovantes, il est possible, d’un point de vue théorique, de conceptualiser l’économie solidaire comme un nouveau modèle opposé au modèle dominant néoclassique (tableau 1). L’originalité de cette recherche tient au fait que le cadre théorique proposé n’est pas un cadre principalement économique mais articule économie, politique et symbolique. Il ne s’agit pas de penser l’économie comme extérieure au social mais comme devant être encastrée dans nos démocraties. Sortir de la crise n'est possible que si l'on sort d'une conception inadaptée de l'économie.

    Êric Dacheux – 24 janvier 2022 à Chambéry – Faut-il défaire le capitalisme pour refaire la démocratie ?

     

  • PAROLE EN HAUT SILENCE EN BAS

    DANIÈLE SALLENAVE

    de l’Académie française

    « Faut que le peuple français, on arrive à se reprendre en main, et on doit se faire entendre. » Zeynab, 17 ans, en terminale économique et sociale, Trappes

    Extraits

    1.Octobre 2020, une succession d’actes terroristes frappe la France.

    Comble d’horreur, un professeur d’histoire est poignardé à mort puis décapité pour avoir montré dans sa classe une caricature du prophète Mahomet. L’indignation de la classe politique est unanime, les réactions solennelles et les hommages officiels se multiplient, les débats se succèdent dans les médias. Soumis à la répétition de mots chargés d’une aura inquiétante, islam, terrorisme, immigration, livré à une solitude et une angoisse grosses de toutes les dérives, le simple citoyen se tait.

    Tout cela est terriblement lourd. On a le sentiment de frôler des gouffres, de ne trouver nulle part aide ni réconfort. Face à un discours officiel qui règne sans partage, et ne se soucie pas d’ouvrir un grand débat démocratique où tous se sentiraient associés aux décisions qu’imposent ces événements dramatiques, je l’avoue sans détour : jamais je n’ai eu autant besoin de connaître l’opinion de mes concitoyennes et concitoyens. Jamais je n’ai eu autant besoin de partager avec eux mes interrogations. Sur les attentats, leurs causes, leurs motivations. Sur les caricatures de Mahomet, aussi, disons-le franchement. Les actes des terroristes qui en prennent prétexte sont abominables et ne peuvent susciter qu’une condamnation absolue, sans réserve. Mais sur leur utilisation, sur leur inspiration, sur ce qu’elles disent et leur manière de le dire, est-ce qu’elles font l’unanimité? Qu’est-ce qu’on en dit dans les familles, dans les foyers clos, derrière les portes refermées ? On ne le sait pas.

    La parole tombe d’en haut. Le silence règne en bas. Un silence collectif, troué d’un fourmillement de discours incontrôlés, incontrôlables, substituts dangereux d’une vraie parole démocratique.

    Pourquoi ce silence ? Parce qu’il y a des sujets tabous ? Parce que la parole d’en haut intimide? Ou peut-être pour une raison plus générale : la liberté d’expression est « l’un des droits les plus précieux de l’homme », mais de ce droit individuel expressément garanti à chacun par la loi, la grande majorité n’a presque jamais l’occasion de faire un usage public. Je ne parle pas des journaux, des médias, des publications. Je parle du citoyen ordinaire. Sans doute les textes sont-ils explicites. Toutes nos constitutions s’inspirent de l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789) selon lequel «la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus pré- cieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ». Mais justement, ce simple citoyen, quand, où, comment s’exprime-t-il ? Sur sa page Junior, le site du Sénat concède :

    « C’est avant tout par le vote que les citoyens peuvent s’exprimer.» Cet «avant tout» est admirable! Et le reste du temps ? Comme s’il avait prévu l’objection, le rédacteur s’empresse de compléter : « Il y a le droit de manifester.» Et puis aussi «les référendums» (ça n’est pas très souvent, on en conviendra). Avant de conclure par une généralité qui se veut rassurante : « de plus en plus de structures sont mises en place pour que chacun puisse s’exprimer sur les choix qui affecteront son quotidien ».

    2. Comme pour couper court à toute protestation, on me rappellera que nous ne

    sommes pas dans une période tout à fait normale car, dans le même temps, nous devons faire face à une pandémie aux conséquences encore imprévisibles, mais certainement très lourdes. En d’autres termes que nous sommes en guerre. Mars 2020 : le président de la République décrète la « mobilisation générale » contre le coronavirus, « un ennemi invisible, insaisissable ». Quelques mois plus tard, après les attentats terroristes de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice, c’est au tour du ministre de l’Intérieur, « nous sommes en guerre face à un ennemi qui est un ennemi extérieur et intérieur ».

    Les temps de guerre ne sont pas, à l’évidence, les plus favorables à la libre expression du citoyen/de la ........

    4ème de couverture

    Jamais je n’ai eu autant besoin de connaître l’opinion
    de mes concitoyennes et concitoyens. Jamais je n’ai eu autant besoin de partager

    avec eux mes interrogations.

    Sur les attentats, leurs causes, leurs motivations.
    Sur les caricatures de Mahomet, aussi, disons-le franchement.

    L’innombrable, c’est celui qui ne profite pas de la fameuse liberté d’expression

    devenue la valeur majeure de la République. C’est celui à qui elle ne s’applique pas. Qui porte un invisible bâillon. Un des noms de ce bâillon est : légitimité. C’est très compliqué, cette question de l’accès à la parole, orale, écrite. De se sentir légitime, ou interdit. Qui la donne, la légitimité ? Et comment vit-on l’illégitimité ? La vraie inégalité est là. Entre ceux

    qui ont un accès à la parole et ceux qui ne l’ont pas.

    DANIÈLE SALLENAVE EST L’AUTEURE D’UNE TRENTAINE DE ROMANS, RÉCITS, ESSAIS ET PIÈCES DE THÉÂTRE. ELLE A ÉTÉ ÉLUE LE 7 AVRIL 2011 À L’ACADÉMIE FRANÇAISE. TRÈS ENGAGÉE DANS LA PROMOTION DE LA LECTURE AUPRÈS DES JEUNES, ELLE A FONDÉ ET ANIME L’ASSOCIATION « SILENCE, ON LIT ! ». ELLE A PUBLIÉ DERNIÈREMENT, AUX ÉDITIONS GALLIMARD, L’ÉGLANTINE ET LE MUGUET (2018) ET JOJO, LE GILET JAUNE (« TRACTS », 2019).

    (extraits du livre en feuilletage libre sur internet avec possibilité d’achat.)

    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/Grand-format/Parole-en-haut-silence-en-bas